lundi 27 octobre 2025

Verbes en -ir

 

L'époque des larmes va finir. L'époque des matières alcooliques, des foulards mal ajustés, des par-dessus qui puent la plume d'oiseaux aquatiques.

L'époque des regards torves, des délais impossibles à se rouler par terre, l'époque de l'ivresse ivre, des sentiments profonds mais ô combien fugaces, l'époque des rires va finir.

 

L'époque des bills à payer, l'époque des rêves à finir. Va finir.

 

Le temps de rétrécir au point d'immensité. L'espace d'une, de deux, de cent trente mille gouttes d'eau sur de la roche nue et friable.


Le temps d'être un arbre va venir.

 

 

mardi 14 octobre 2025

Sonate pour violon et piano

 

Y aura-t-il toujours de quoi boire? De quoi respirer? L'altérité mènera-t-elle forcément au meurtre?

Est-ce que les bazars où l'on trouve de vieux disques oubliés vont disparaître? Comme les sources d'eau potable?

Il y a cette fertile vacuité, à l'écart de toute agitation, cette idée de ne pas combattre.

Il faut faire de l'espace, dépoussiérer les livres, organiser l'univers. Mesurer le poids d'un vieil amplificateur, la lumière qu'il émet une fois branché. 

De quoi illuminer beaucoup de villes, beaucoup de nuits.

L'esprit trouvera une nouvelle caverne, une fois le corps écroulé. Quelconque firmament fera l'affaire, un piano aqueux, un violon qui ne tombe jamais par terre, trop léger.

Mélanger de l'eau à l'alcool libère de la chaleur. Comme l'éthanol s'évapore, le miracle de la conscience aussi.

Comme le rhum aide à mieux respirer. 


 

vendredi 10 octobre 2025

Demain

 

Faire des pompes, demain. Faire de la soupe. Hurler quelque part, trois fois quatre secondes environ, ça suffit. Soutenir une cause, au hasard : Tel peuple, au bord de l'extinction, pourra enfin boire de l'eau, casser la croûte. Attendez, que je trouve un billet. Sinon quelques pièces?

Dans un bar pourri, renaître, à quatre heures de l'après-midi : Redécouvrir le whisky, ça se fête! Parfois j''oublie de me laver, parce que je n'ai pas d'odeur. La cause de démangeaisons, probable. J'ai cru manoeuvrer des choses immenses, étant tout-petit : éteindre le four, barrer la porte, ne pas ouvrir aux inconnus. Une prière chaque soir avant de me coucher.

Ça m'a rendu nerveux. 

La maison se crispe, à l'heure du froid. Il règne un silence ici. Je ne sais pas si je vieillis vraiment. Je n'ai pas de corne, sauf la nuit. Soucieux de l'image mais pas trop. Je sais de quoi j'ai l'air : J'ai l'air épais, pataud, à la fois rouge et gris, je commets des gestes distendus, éparpillés, les yeux ailleurs. Mes intérêts sont variés. Je peux même devenir un animal, un animal de compagnie. On verra.

Plus tard est un autre jour.